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Le Bassin Houiller Lorrain

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Le bassin houiller lorrain d'une superficie d'environ 49 000 hectares, se situe à l'est du département de la Moselle, à environ 30 Km de la ville de Metz et s'étend jusqu'à la frontière allemande. Il est approximativement délimité par un triangle formé par les villes de Faulquemont, Creutzwald et Stiring-Wendel et regroupe quelques soixante-dix communes. Le bassin doit son nom à la découverte au cours du 19ème siècle, d'un important gisement de houille (charbon).
Le 22 septembre 1818 précisément, le fonçage du premier puits de mine du bassin houiller lorrain, le puits de Schoeneck, fut entrepris. Il fallut toutefois attendre 1830 avant de ramener à la lumière du jour ce minerai si précieux à l'époque. Hélas, par manque de moyens nécessaires au pompage de l'eau, les travaux d'exploitation du fond sont arrêtés six ans après. Ce fut le premier échec d'une longue série.
Ce n'est qu'en 1856, grâce à la détermination et à l'acharnement des mineurs, ainsi qu'à l'essor des moyens industriels de pompage et d'extraction toujours plus performants, qu'une couche de charbon de 2 mètres d'épaisseur fut percée à une profondeur de 120 mètres, lors du fonçage du puits Saint-Charles 1 à Petite-Rosselle. C'est cette date qui sera retenue comme le début de la grande épopée de l'exploitation du charbon de Lorraine.
Au total, ce seront 58 puits de mines de charbon qui seront foncés entre 1818 et 1987 dans le bassin houiller lorrain. Malgré l'utilisation de techniques utra-modernes comme la haveuse Electra 2000, l'exploitation cessa au Siège de la Houve à Creutzwald le 23 avril 2004, marquant la fin de l'extraction du charbon en France.
Sources des différents textes : «Les Chevalements Lorrains» de P-C. Guiollard et «La Route du Charbon de Carling à Merlebach» de J-C. Rohr

Même si le Siège 2 de la Houve, pourtant le dernier à avoir extrait du charbon en France, a été intégralement rasé, il reste encore de très nombreux vestiges visibles de nos jours. Le bassin lorrain possède une belle diversité de chevalements : tour d'extraction-marteau à Folschviller, chevalement en béton du puits Cuvelette Sud, chevalement-portique du puits de Sainte-Fontaine, tour d'extraction en béton du puits Simon 5 (malheureusement détruite le 26 novembre 2009), chevalement de type anglais du puits Simon 1, tour Malakoff du puits Sainte-Marthe, chevalement moderne du puits Cuvelette Nord... Sur l'ancien Siège Simon, plusieurs bâtiments ont pour le moment échappé à la destruction.
La découverte du patrimoine minier lorrain passe obligatoirement par la visite de l'impressionnante cathédrale industrielle du carreau Wendel à Petite-Rosselle. Sur ce site majeur, transformé en musée, l'ensemble des bâtiments a été conservé : 3 puits avec chevalements, machines d'extraction, lavoirs... On peut aussi y voir le puits Vuillemin 2, dont le chevalement métallique est le plus ancien de ce type en Lorraine.
A noter aussi le chevalement du puits Saint-Charles 1, restauré grace à persévérance de bénévoles et la carcasse du chevalement Simon 4 au milieu d'un rond-point et transformé en antenne-relai ! En Allemagne, sont encore visibles les chevalements (identiques) des puits de Merlebach Nord et Saint-Charles 4, foncés par les HBL.

Siège Cuvelette / Freyming-Merlebach

Suite à la décision du conseil d'Administration de Sarre et Moselle d'implanter un nouveau siège au sud-ouest du puits 5 (Vouters 1), les travaux de préparation du carreau sont démarrés en 1928. Une passerelle de liaison avec le puits 5 est créée et le chevalement du puits Cuvelette Nord est édifié. Les fonçages des puits Cuvelette Nord et Sud ont lieu de 1930 à 1933. Le premier charbon est extrait du siège Cuvelette en 1934.
A la Libération, les installations du siège sont modernisées (ravalement des puits, berlines de 4000 litres, doublement des capacités de criblage et lavage...). Prévu pour une extraction de 1600 à 1800 tonnes par jour, le siège aura produit jusqu'à 3250 tonnes par jour.
En 1960, le siège fusionne avec Merlebach et l'exploitation s'arrête définitivement en 1966. Les deux puits restent toutefois en service (aérage pour le puits Sud et service pour le puits Nord). En 1991, le puits Nord est équipé d'un nouveau chevalement construit par dessus l'ancien et d'un skip à bois de grande capacité. Avec l'arrêt de l'exploitation des dressants en mars 2001, l'activité s'arrête sur le site. Le chevalement du puits Cuvelette Sud, en béton armé, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le nouveau chevalement du puits Nord se dresse également sur le carreau, face aux salles des machines.


Siège de Sainte-Fontaine / Saint-Avold

L'exploitation du siège de Sainte-Fontaine démarre en 1908 sans puits de service, d'extraction ou d'aérage. L'entrée d'air se fait par le puits 2 de l'Hôpital qui assure également l'extraction du charbon. Les conditions d'exploitation étant difficiles, la compagnie Sarre et Moselle engage dès 1908 le fonçage du puits Sainte-Fontaine par congélation. Le fonçage du puits Peyerimhoff débutera l'année suivante. En 1911, les travaux du fond sont aérés par le puits Sainte-Fontaine et en 1912, le puits Peyerimhoff atteint l'étage 377 et devient le puits de retour d'air. A partir de mai 1913, le personnel descend par le puits Sainte-Fontaine, mais ce n'est qu'en août 1918 que l'extraction des charbons gras démarre dans ce nouveau siège. En 1938, la production est de 1700 tonnes par jours.
Après la Seconde Guerre Mondiale, les installations des deux puits sont remplacées : nouveaux chevalements (portique à double compartiment pour le puits Sainte-Fontaine) et machines d'extraction électriques. La production atteint alors 4800 tonnes par jour en 1956. Le record de production est réalisé en 1964 avec 1 985 997 tonnes extraites.
Dans le cadre de la poursuite du plan de réduction de la production charbonnière française, le siège s'arrête le 8 janvier 1972. Le choc pétrolier de 1973 change momentanément la donne et le siège est remis en exploitation en 1976. Dix ans plus tard, en 1986, le siège ferme définitivement. Sur le carreau du puits Sainte-Fontaine, tous les bâtiments ont été détruits, à l'exception du chevalement dénudé et du bâtiment administratif avec sa salle des pendus. Sur le carreau du puits Peyerimhoff, on peut encore voir les bains-douches et le petit bâtiment de recette du puits.


Siège de Merlebach / Freyming-Merlebach

La Compagnie des Mines du Hochwald démarre le fonçage du puits Hochwald (puits 4) en 1855. En 1861, les travaux sont stoppés par une forte venue d'eau. Après une période de mise en veille, la nouvelle société Saar und Mosel entreprend en 1872 un autre fonçage, le puits 5 (Vouters 1) 25 m à l'Ouest du premier. Les travaux sont à nouveaux stoppés par les eaux en 1879. Le fonçage est repris en 1891 et c'est un groupe allemand qui extraira enfin le premier charbon en 1904. En 1905, le fonçage du puits Hugo Stinnes (puits Freyming) démarre.
Après la guerre de 1914, la méthode d'exploitation par tranches montantes à remblayage hydraulique se développe. Des objectifs de production toujours plus ambitieux incitent la direction de Sarre et Moselle à engager le fonçage du puits Reumaux de 1922 à 1924 au Nord-Ouest du gisement, avec pour objectif d'augmenter la production du siège de 1,3 à 3 millions de tonnes. En 1938, la production est de 2 071 961 tonnes.
A la Libération, le matériel est usé et le gisement épuisé. Un vaste programme de modernisation et de développement du siège de Merlebach est alors engagé. Le redressement est spectaculaire et la production atteint 3 220 107 tonnes en 1950.
En 1950, le puits Freyming est équipé de 2 nouvelles machines d'extraction électriques et de skips. Le criblage et le nouveau lavoir de Freyming démarrent en 1951, le fonçage du puits Merlebach Nord en 1952. En 1958, démarre le fonçage du puits Vouters 2 profond de 1327 mètres (le plus profond du bassin) et surmonté d'une tour d'extraction en béton. Ce puits à double compartiment est opérationnel en 1962. En 1968, le siège est à son apothéose avec 18 466 tonnes par jour. Il est un des plus puissants sièges européens. En 1981, le siège de Merlebach est scindé en deux : le siège de Vouters avec ses traditionnels dressants et le siège de Reumaux avec les dressants de l'amodiation du Warndt et le champ de Cocheren.
En 1984, l'annonce de la fin de l'exploitation du charbon entraîne l'arrêt des embauches, le nombre de chantiers diminue. En janvier 2000, les sièges Vouters et Reumaux fusionnent pour former l'Unité d'Exploitation de Merlebach. Les mineurs des plateures retrouvent le chemin de Vouters et pour ceux des dressants, l'aventure s'arrête en mars 2001. Les moyens de production sont alors concentrés sur le seul champ Nord de Cocheren. La dernière berline de charbon fut remontée symboliquement le 20 septembre 2003.
Il ne reste que peu de vestiges de cet important siège : le bâtiment des bains-douches de Vouters et celui de Remaux, ainsi que le chevalement et la salle des machines du puits Merlebach Nord en Allemagne (voir en bas de page).


Siège Simon / Forbach

Le fonçage du puits Simon 1 est débuté en 1904, celui du puits Simon 2 ainsi que la contruction du lavoir en 1908. Ces deux puits entrent en service respectivement en 1907 et 1914. Les bains-douches, bureaux, ateliers... sont construits à partir de 1910. Le fonçage du puits Simon 3 a lieu en 1932-1933 au centre ville de Forbach. Le puits Simon 4 est foncé entre 1947 et 1951 sur la commune de Schoeneck.
Avec une production ne cessant de s'accroitre, et avec le retrait progressif des exploitations situées sous le territoire Allemand, les H.B.L décident de foncer deux autres puits; Simon 5 et Marienau. Commencé le 1er janvier 1958, Simon 5 atteint la profondeur de 940 mètres le 1er septembre 1960. La construction de la tour est entreprise en 1964 et s'achève en 1966. En 1973, tous les services sont concentrés sur Simon 1, 2 et 5. Simon 3 et 4 ne servent plus qu'à l'aérage. En 1974, suite à la première crise pétrolière, les autorités décident de ravaler Simon 5 (jusqu'à 1136 mètres) et Simon 3 (de 450 à 843 mètres). Fin 1979, le puits 3 est équipé de ventilateurs plus puissants.
En 1989, suite à l'arrêt de l'exploitation du siège Wendel, les sièges Simon et Marienau fusionnent pour former l'Unité d'Exploitation Forbach. La remontée de la dernière tonne de charbon par Simon 2 le 5 décembre 1997 marque l'arrêt de l'UE Forbach. Jusqu'en 2006, Simon 1,5 et Marienau sont restés en activité pour l'exhaure, le captage du grisou et l'aérage afin de garantir la sécurité des mineurs de Merlebach et de la Sarre.
Le carreau des puits 1, 2 et 5 est un des plus complets du bassin. Malgré la démolition en 2009 de la tour d'extraction du puits 5, il reste les chevalements des puits 1 et 2, ainsi qu'un grand nombre de bâtiments (grande salle des machines, bains-douches, ateliers...). Le site est livré aux vandales et aux pilleurs.


Puits Sainte-Marthe / Stiring-Wendel

En 1846 fut formée la compagnie des Mines de Houille de Stiring. Un sondage de reconnaissance de sol fut entrepris en mars 1847. En 1849, après avoir traversé plusieurs couches de charbon, le sondage d’un diamètre de 0,60m atteignit 269,47m de profondeur. On décida alors de l’élargissement du diamètre du puits sur l’axe du sondage avec un cuvelage en bois. En 1854, après avoir atteint la profondeur de 110,53m, une subite et importante venue d’eau fit rompre le cuvelage et noya le puits. Les travaux de fonçage du puits Sainte-Marthe furent arrêtés. Son chevalement en maçonnerie traditionnelle, également appelé "Tour Malakoff" fut construit en 1852. Il s'agit du plus ancien chevalement toujours visible, du bassin houiller lorrain.


Siège Saint-Charles / Petite-Rosselle

Après les échecs de Schoeneck et de Stiring, la Compagnie des Houillères ed Stiring se tourne vers Petite-Rosselle où elle démarre le fonçage du puits Saint-Charles 1 en mars 1854. En juin 1856, les travaux recoupent la veine Saint-Jean. La production démarre en août 1857. Le puits Saint-Charles 2 (destiné à l'aérage et au remblayage) est foncé de 1875 à 1878. L'essentiel des équipements de surface du siège est mis en place entre 1880 et 1913.
Pour permettre l'exploitation d'un nouveau gisement de charbon gras (amodiation dans la Sarre), le puits Saint-Charles 3 est foncés entre 1925 et 1929. Avec l'amodiation en 1949 de tout le gisement du Warndt aux Houillères du Bassin de Lorraine pour une durée de 50 ans, l'avenir de Saint-Charles est assuré. En 1948, commence le fonçage du puits Saint-Charles 4 implanté en territoire sarrois. Ce puits d'aérage et de service doit faciliter l'exploitation du gisement amodié.
Le siège Saint-Charles est équipé d'un nouveau lavoir en 1954 et le puits 1 modernisé, mais de nouveaux accords franco-allemand stipulent, en juin 1956, que toute exploitation dans la partie Est de l'amodiation doit cesser fin 1961. Les études des géologues révèlent que les réserves qui restent à Saint-Charles sous le territoire français sont insuffisantes pour assurer l'avenir du siège. L'extraction s'arrête le 9 juillet 1965 et le puits Saint-Charles 4 est cédé au mines sarroises.
L'association des Amis du Puits Saint-Charles s'est battu pour préserver le chevalement du puits 1. Restauré, il est aujourd'hui encore visible, ainsi que d'autres bâtiments comme celui de la machine d'extraction, les anciennes écuries ou les bureaux. En Allemagne, le chevalement et la salle des machines du puits Saint-Charles 4 n'ont pas été démolis (voir en bas de page).


Siège Wendel / Petite-Rosselle

Voir le reportage sur ce siège :Carreau Wendel


Siège Gargan / Petite-Rosselle

La Compagnie des Houillères de Stiring entreprend en mars 1882 le fonçage du puits Gargan 1 ainsi nommé en l'honneur de la famille cogérante de la Maison de Wendel. Les travaux recoupent le houiller à 334,40 m de profondeur ; le puits est terminé en 1888. Le puits Gargan 2 est foncé de 1891 en 1898 à proximité immédiate de Gargan 1. Le puits est mis en service en juillet 1892. Le siège dispose à présent de deux puits : Gargan 1 pour le service, l'aérage et l'extraction et Gargan 2 pour l'aérage et le service.
Le 1 er janvier 1962, l'extraction indépendante de Gargan s'arrête. Le siège est rattaché administrativement à Wendel. La production du secteur des flambants gras de Gargan remonte alors par le puits Wendel 2. En 1975, le puits Gargan 1 est fermé. Gargan 2, dans lequel sont captées plusieurs sources d'eau potable, est maintenu comme puits d'entrée d'air auxiliaire pour le siège Wendel jusqu'en 1980. Il est fermé en 1983. Il ne subsiste sur l'ancien carreau plus que le bâtiment de la machine d'extraction du puits 2.


Siège de Folschviller / Folschwiller

Après l'échec en 1911 du fonçage des puits Alexandre Dreux 1 et 2, la Compagnie des Mines de Saint-Avold entreprend en 1931 le fonçage des puits Folschviller 1 et 2. C'est une société allemande qui est chargée des travaux au titre des dommages de guerre. En 1933, une brutale venue d'eau noie le puits. En raison des difficultés de creusement, de la crise économique et de la guerre, les travaux se prolongent jusqu'en 1948. Les installations du jours étaient cependant pratiquement achevées avant 1939.
Après la nationalisation, les Houillères du Bassin de Lorraine reprennent les travaux de fonçage qui se terminent en 1948. En 1949, le groupe Saint-Avold fusionne avec celui de Faulquemont pour former le Groupe de Faulquemont-Folschviller. La construction du chevalement du puits Folschviller 1 avec la machine d'extraction en tête s'achève en 1950.
La production démarre enfin en 1949 (52 000 tonnes extraites). L'exploitation de ce siège est particulièrement difficile (importants dégagements de grisou, venues d'eau). La production atteint tout de même 922 000 tonnes en 1960. A partir de 1969, le déclin s'amorce pour ce siège que le plan Bettancourt condamne également. Les HBL, qui ont déjà fermé Sainte-Fontaine en 1972 et qui s'apprêtent à fermer Faulquemont en 1974, se livrent à une étude détaillée des potentiels de production des différents sièges du bassin.
Alors que la pérennité de la Houve est assurée, Folschviller est contraint à la fermeture le 2 mars 1979. C'est de la veine Maurice que les mineurs remontent le dernier charbon. De 1949 à 1979, le siège a produit 20 041 979 tonnes de charbon.
Aujourd'hui, la surprenante tour d'extraction métallique se dresse toujours au milieu de l'ancien carreau. A l'exception du portail d'entrée avec les loges des gardiens, peu de bâtiments ont été conservés.


Siège de Faulquemont / Faulquemont

La Société des Charbonnages de Faulquemont, constituée en 1920, devient propriétaire d'une concession dans la région de Faulquemont. Elle entreprend durant 10 ans une série de sondages profonds pour déterminer l'importance du gisement. Les travaux préparatoires pour le fonçage des deux puits démarrent en 1930 ; le fonçage des puits 1 et 2 est lancé respectivement en 1933 et 1934. Les deux chevalements à double compartiment et machines en tête (tour d'extraction 'marteau') sont édifiés en 1936. Le siège devient réellement productif en 1938 avec 135 784 tonnes de charbon extraites. Durant l'occupation allemande, la production atteint 1800 t/jour ; à la fin de la guerre les installations sont noyées.
La production reprend en 1945, et l'année suivante, la Société de Saint-Avold (qui exploite le siège de Folschviller) et la Société des Charbonnages de Faulquement fusionnent pour former le groupe Faulquemont-Folschviller des HBL. Des objectifs de production ambitieux sont alors fixés, mais malgré les 1 140 159 tonnes extraites en 1959, les résultats sont bien inférieurs aux objectifs fixés. Le prix de revient du charbon de Faulquemont est de 42% supérieur à celui du bassin, notamment en raison de grandes difficultés d'exploitation (échauffements spontanés, venues d'eau, coups de charge, dureté exceptionnelle du charbon).
Confirmée en 1959, la pérennité de Faulquemont est remise en cause par le plan Jeanneney de 1960. Grace à de nouvelles machines à double tambours, au soutènement marchant et à la concentration des travaux en 1963, la production et la productivité augmente. En 1965, année record, le siège extrait 1 243 270 tonnes de charbon. En 1968, André Bettencourt, Ministre de l'Industrie, annonce la fermeture de deux sièges lorrains pour 1975. Un important mouvement social s'étend à tout le bassin ; il prendra fin avec «l'accord de Forbach» qui confirme la fin de Faulquemont pour début 1975. L'arrêt de l'exploitation du siège intervient finalement le 27 septembre 1974.
Le siège de Faulquemont représentait un bel exemple d'architecture industrielle. Malheureusement la totalité des installations minières ont été démantelées. Le grand bâtiment des bureaux et les locaux sociaux ont toutefois été préservés et réhabilités.


Siège 1 La Houve et puits Barrois / Creuztwald

Suite aux sondages effectués entre 1853 et 1856 à l'initiative de l'Ingénieur des Mines Jacquot, une concession est octroyée par décret impérial à la Société de la Forêt de la Houve. Le premier puits de Creutzwald, le puits Marie, est creusé en 1895. Vient 5 ans plus tard le puits Jules. En 1907, y est implantée une usine électrique, la SALEC (Société Alsacienne Lorraine d'Electricité) qui contribuera au prestige industriel de la ville comme première centrale électrique du bassin houiller. Cette centrale fermera en 1953 et tout le siège suivra en 1955. Les chevalements seront démontés et les puits bouchés en 1988. Aujourd'hui, une zone industrielle remplace les installations du carreau.
Le puits Barrois est foncé en 1935. C'est un puits polyvalent, c'est-à-dire un puits d'extraction, de service et d'aération. L'extraction s'arrête en 1986, le puits est fermé en 1988 et le chevalement est démonté en 1989. La recette est détruite en 2004. Il reste aujourd'hui quelques bâtiments occupés par une entreprise, dont les bâtiments de la machine d'extraction et des douches.


Puits de l'Hôpital / L'Hôpital

La concession de L'Hôpital est accordée en 1857. La Société Houillère de Saint-Avold et L'Hôpital est créée en 1859 pour l'exploiter. Le fonçage des puits 1 et 2 démarrent en 1862. A partir de 1873, la Société Houillère de Saint-Avold et L'Hôpital fusionne avec sept autres compagnies pour former la Société des Mines de Sarre et Moselle. Cette nouvelle société entreprend en 1874 le fonçage du puits 3 et du puits 4. Ce dernier est abandonné en 1879 en raison d'infiltrations d'eau qui noient le puits. En 1888, la production du puits 2 fut de 68 900 tonnes, celle du puits 3 de 53 300 tonnes.
En 1888, le fonçage du puits 6 est démarré. Il atteindra la profondeur de 716 m. Une veine de houille de 90 centimètres est trouvée le 5 janvier 1894. Le puits est achevé en mars 1898 et l'extraction commence. En mai 1914, une forte irruption d'eau endommage le cuvelage du puits 6 et entraîne l'arrêt de l'exraction. A partir de 1918, les travaux des puits 3 et 6 sont abandonnés et noyés. Le puits 2 reste ouvert pour l'exploitation du futur siège de Sainte-Fontaine.
Les puits 1 et 2 sont fermés en 1971, le puits 3 est comblé en 1979 et le puits 6 en 1991. Aujourd'hui, il ne subsiste plus que les imposants bâtiments des machines des puits 2 et 6, ainsi que la cokerie de Carling en cours de démantèlement (début 2013).


Puits Merlebach Nord et Saint-Charles 4 / Allemagne

Bien que situés en territoire allemand, ces deux puits ont été foncés par les H.B.L. pour faciliter l'exploitation des gisements amodiés. Finalement cédés aux charbonnages sarrois, ils sont encore visibles de nos jours. Pour plus de photos :bassin houiller de la Sarre.


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