Le chevalement du puits Vuillemin 1 est démantelé en novembre 1990. Celui du puits 2 est épargné ; construit en 1884, c'est le plus ancien chevalement métallique du bassin. Il se dresse toujours au dessus du bâtiment de la recette, face à celui abritant la machine d'extraction. Il est classé monument historique depuis 1991.
Lorsque l'on s'approche du carreau, on est de suite impressionné par le gigantisme des installations nécessaires au fonctionnement de la mine. Le site comprend 3 chevalements (Wendel 1, 2 et 3) avec les bâtiments de recette et des machines d'extraction, deux lavoirs (Wendel 1-2 et Wendel 3), trois ateliers, un magasin, un poste de transformation électrique et le bâtiment des mineurs (vestiaires/bains-douches, bureaux, lampisterie).
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Les recettes des 2 puits partagent un bâtiment commun. Le puits Wendel 1 était utilisé pour le service ; il y circulait 2 cages à 3 étages. La recette jour permettait aux mineurs d'accéder simultanément aux 3 niveaux de la cage. Réservé à l'extraction, le puits Wendel 2 était équipé de skips pour remonter le charbon. Ces skips sont encore visibles dans le bâtiment. Les installations sont aujourd'hui en très mauvais état.
La machine d'extraction du puits 1, installée en 1956, est composée d'un tambour bicylindroconique remarquable par ses dimensions (de 4,71 à 7,00 mètres de diamètre) construit par Venot. Il est entraîné par 2 moteurs électriques Alsthom de 1163 kW. Les groupes convertisseurs pour l'alimentation de la machine d'extraction se trouvent dans le même bâtiment, derrière la cabine du machiniste.
La machine d'extraction du puits 2 fut installée en 1950. Elle est équipée d'une poulie Koepe de 7,00 mètres de diamètre, entraînée par un moteur électrique Alsthom de 2320 kW. Les groupes convertisseurs pour l'alimentation de la machine d'extraction se trouvent, comme pour le puits 1, dans le même bâtiment, derrière la cabine du machiniste.
A lui seul, le lavoir 1-2 résume l'histoire du site minier et donne l'exemple des mutations de ce type d'équipement par rapport aux évolutions des techniques, de 1891 à 1970, date de la dernière extension. Le lavoir date pour l'essentiel de 1929, avec adjonction d'un volume bâti en 1961. Visible à l'extérieur, le décanteur de structure cylindrique sur piliers a été construit en 1966.
Vidé de ses installations de traitement du charbon, le grand volume du lavoir sert de salle d'exposition pour le musée de la mine. Il ne subsiste plus que les passerelles qui permettaient d'accéder aux différentes machines, ainsi qu'un superbe tableau synoptique dans la salle de contrôle du lavoir.
Le puits 3 était équipé d'une recette à double extraction. Un compartiment était utilisé pour l'extraction par skips. On peut encore voir la trémie dans laquelle se vidaient les skips arrivés au jour. Le second compartiment, dans lequel circulaient des cages à 4 étages, était utilisé pour le service et l'extraction (charbon et schistes) à l'aide de berlines de 3000L. Après décagement, les berlines étaient dirigées selon leur contenu vers 2 culbuteurs (un pour les schistes, un pour le charbon) situés perpendiculairement au puits. Elles étaient ensuite refoulées vers une rampe et tractées jusqu'au niveau supérieur de la recette, avant de finir leur circuit de l'autre côté du puits, pour l'encagement vers le fond. Un troisième culbuteur est également présent au niveau supérieur, ainsi que des voies de garage pour les berlines vides.
Ces installations impressionnantes fonctionnaient automatiquement et étaient supervisées depuis des postes de contrôle, comme celui situé au-dessus des culbuteurs ou celui de l'encageur. L'accès au puits pour les mineurs se faisait à un étage inférieur.
L'imposant bâtiment des machines du puits 3 se compose de trois grandes salles. Deux salles, situées face au chevalement, abritent les deux machines d'extraction identiques. Installées en 1953/1955, ces machines d'extraction sont équipées d'une poulie Koepe de 8,00 mètres de diamètre et d'un moteur électrique Alsthom de 2803 kW. Malheureusement, le bâtiment n'étant pas hors-d'eau, les machines se dégradent inéluctablement. A l'arrière se trouve une grande salle pour l'alimentation des machines d'extraction en courant. On y retouve notamment les groupes convertisseurs et un important stock de matériel.
A sa mise en service en 1958, le lavoir Wendel 3 était à la pointe de la modernité. Il permettait de réaliser la totalité des opérations de tri, criblage, concassage, séparation, classement et stockage pour une production de charbon gras de 5000 tonnes par jour. Le lavoir Wendel 3 est, avec le lavoir des Chavannes en Saône-et-Loire, le seul équipement de ce type conservé en France.
Pour simplifier, le rôle du lavoir est de préparer le charbon brut en vue de sa commercialisation. La principale opération consiste à séparer le charbon des stériles (schistes). Pour cela, le lavoir 3 était équipé de plusieurs tambours laveurs Wemco à liqueur dense. Le charbon brut était introduit dans ces tambours contenant une suspension de magnétite dans l'eau. Le charbon (moins dense) flottait, tandis que les schistes étaient récupérés au fond. Les schlamms (poussière de charbon) étaient traités dans un atelier de flottation. Après ajout d'un tensio-actif, les schlamms en suspension dans l'eau étaient agités dans de petits bacs. La poussière de charbon, hydrophobe, remontait à la surface sous forme de mousse, récupérée par des raclettes. Après centrifugation dans de grandes essoureuses, on obtenait un produit valorisable.
Le poste de transformation électrique du siège Wendel est à l'image des autres installations du site : démesuré ! Dans ce bâtiment long d'une centaine de mètres, sont alignés sur 2 niveaux sectionneurs, disjoncteurs, transformateurs... L'ensemble des installations du siège (et de celles du siège Vuillemin) étaient alimentées en électricité par ce bâtiment. Il fournissait également du courant aux cités minières environnantes.
Ce grand bâtiment, situé entre les puits 1-2 et le puits 3, abritait des bureaux mais surtout les grandes «salles des pendus» ou vestiaires pour les mineurs. Le long de ces vestiaires se trouvaient les douches. Au fond, après la lampisterie et ses alignements de bancs de charge, deux passerelles permettaient de rejoindre directement les puits 1-2 à droite, et le puits 3 à gauche. Depuis juillet 2012, ce bâtiment est ouvert au public dans le cadre dumusée Les Mineurs Wendel.
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