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Belgique: bassin houiller de Campine


Situé dans la région du Limbourg, le bassin de la Campine se trouve au nord-est de la Belgique. Le charbon y fut découvert au début du XXe siècle, bien plus tardivement qu'en Wallonie. Pour des raisons techniques autant que politiques, l'exploitation des veines limbourgeoises ne commença réellement que dans les années 20 pour atteindre sa vitesse de croisière après la Seconde Guerre Mondiale. Le bassin a compté 7 charbonnages : Beringen, Eisden, Houthalen, Waterschei, Winterslag, Zolder et Zwartberg. En 1967, les différents charbonnages sont regroupés dans la «Kempense Steenkolenmijnen» (Charbonnages de Campine). L'extraction du charbon cessa le 30 septembre 1992 avec la fermeture du siège de Zolder.
A l'exception du charbonnage de Zwartberg dont il ne reste pratiquement rien, les autres sièges ont été partiellement conservés et possèdent encore au moins un chevalement. On y trouve de beaux exemples de préservation-reconversion du patrimoine industriel, comme à Winterslag et à Zolder.

Principale source des différents textes : les Charbonnages de Belgique

Charbonnage de Beringen | Beringen

Voir le reportage sur cette mine :Charbonnage de Beringen


Charbonnage d'Eisden | Eisden

Au début du XXe siècle, 5 compagnies obtiennent deux concessions (Sainte Barbe et Guillaume Lambert) pour l'exploitation du charbon à Eisden. Elles se regroupent en 1907 pour former le Charbonnage du Limbourg Meuse dont la concession totalise une superficie de 4 910 hectares. L'extraction du charbon débuta réellement après la Seconde Guerre Mondiale, en 1923. Jusqu'à 7 340 mineurs ont travaillés dans ce charbonnage en 1955, avec une production record de 1 883 420 tonnes en 1957. Le 8 mars 1984, 7 mineurs sont tués par une explosion dans une galerie. Le Charbonnage d'Eisden sera fermé le 18 décembre 1987 et aura produit 73 191 000 tonnes de charbon.
La plupart des bâtiments furent détruits entre 1987 et 2000. Il subsite aujourd'hui le superbe bâtiment des Grands Bureaux du charbonnage, mais aussi les deux chevalements en béton. A noter que le chevalement du puits n°2 fut démoli en 1999 avant d'être reconstruit à l'identique, avec ses pièces métalliques d'origine.


Charbonnage de Houthalen | Houthalen

La concession d'Houthalen est attribuée le 6 novembre 1911 pour une superficie totale de 3 250 hectares. Les deux chevalements d'une hauteur de 71 mètres sont construits en 1927. L'extraction du charbon débute en 1939 ; c'est ainsi le dernier siège du bassin à entrer en exploitation. En 1941, 2 563 mineurs travaillent au fond et le record de production est atteint en 1956 avec 1 281 000 tonnes extraites. En 1964, le siège d'Houthalen fusionne avec celui de Zolder et devient la Société des Charbonnages Helchteren-Zolder et Houthalen S.A. Les installations du fond sont reliées entre elles entre 1965 et 1978, les puits d'Houthalen deviennent alors des puits de service (matériel, aérage, évacuation des stériles) pour le siège de Zolder. Le siège d'Houthalen ferme en même temps que celui de Zolder en 1992, après avoir produit 21 676 800 tonnes de charbon.
A l'exception du bâtiment administratif et des deux chevalements amputés de leur faux-carré, tous les bâtiments sont détruits entre 1993 et 1997.


Charbonnage de Waterschei | Waterschei

Ce charbonnage a été créé en 1907 sous le nom de Charbonnages André Dumont-sous Asch, qui deviendra Charbonnages André Dumont en 1920. Les travaux de fonçage du puits commencent en 1911 mais seront ralentis par la Première Guerre Mondiale. L'extraction commence seulement en 1924. Ce charbonnage possède les puits les plus profonds du bassin de la Campine : le puits n°1 atteint la profondeur de 1208 mètres, le n°2, 1088 mètres. Les installations de lavage du charbon sont les plus importantes du bassin. De 364 000 tonnes extraites en 1926, la production atteindra le record de 1 490 000 tonnes en 1968. En 1949, 6 800 mineurs travaillaient à Waterschei ; ils ne seront plus que 4 200 mineurs en 1965. Le charbonnage ferma le 10 septembre 1987 après avoir produit 72 453 000 tonnes de charbon.
La majorité des installations qui composaient le charbonnage ont été détruites, notamment celles assurant le traitement du charbon. Le chevalement du puits n°1 fut abattu le 19 juin 1995. Il reste cependant le chevalement (amputé de son faux-carré), la recette et le bâtiment des machines d'extraction du puits n°2. Les 2 machines d'extraction à poulie Koepe sont toujours en place en très bon état. La salle électrique attenante est également bien conservée ; elle abritait les groupes convertisseurs qui alimentaient en courant continu les machines d'extraction. Près du puits n°2 on peut encore voir le local des ventilateurs. Le superbe bâtiment principal de style art déco (1922-1924) a été préservé et restauré. Il abritait la lampisterie, les douches, les magasins et les bureaux.
Merci à M. Huygens pour l'autorisation de visite du site, Nico pour l'invitation.


Vues extérieures



Machines d'extraction du puits n°2



Salle des convertisseurs électriques du puits n°2


Bâtiment principal


Charbonnage de Winterslag | Winterslag

La concession est instituée le 3 novembre 1906 pour une superficie de 3 800 hectares. La Société des Charbonnages de Winterslag est créée en 1912, les installations sont achevées en 1917. Elle fut la première mine du bassin à avoir extrait du charbon. Les 2 puits sont équipés de 2 compartiments d'extraction (4 cages circulaient dans chaque puits). Le puits n°1 sert à l'extraction et à l'entrée d'air. Le puits n°2 est le puits de service (personnel et matériel), et de retour d'air. Le charbonnage comporte également une importante installation de lavage du charbon et une centrale thermique. Le puits n°1 fut modernisé en 1963 avec la construction d'un nouveau chevalement, pour une extraction par skips. Ce chevalement est ainsi le plus récent du bassin, celui du puits n°2 étant le plus ancien. L'effectif maximum sera de 6 250 mineurs en 1953. Le record de production est atteint en 1967 avec 1 635 000 tonnes de charbon extraites. La fermeture du charbonnage intervient le 31 mars 1988 après avoir produit un total de 66 593 000 tonnes de charbon.
Le lavoir, les recettes et la centrale thermique sont aujourd'hui détruits mais les autres bâtiments ont été reconvertis tout en préservant la plupart des machines (projetC-Mine). Sur les 4 machines d'extraction à poulie Koepe que comptait le site, 3 ont été préservées dont les 2 machines du puits n°2 qui sont les plus anciennes du bassin. La salle des convertisseurs électriques du puits n°2 est complète et en parfait état. L'ancienne centrale électrique du charbonnage est splendide ; elle regroupait les alternateurs (démontés), les tableaux et armoires électriques qui assuraient la diffusion du courant vers les diverses installations du site. La grande halle des compresseurs est tout aussi superbe : on y trouve encore les groupes compresseurs 5/6/7 en parfait état. Les turbocompresseurs Brown Boveri étaient entraînés par de puissants moteurs électriques ACEC. A l'extérieur les bâtiments des bains-douches, de la lampisterie et des bureaux ont été préservés et restaurés.


Vues extérieures en 2011



Vues extérieures en 2017



Machine d'extraction 1 du puits n°1



Machine d'extraction 3 du puits n°2



Machine d'extraction 4 du puits n°2



Salle des convertisseurs électriques du puits n°2


Grande salle des compresseurs


Centrale électrique


Charbonnage de Zolder - Zolder

La concession est accordée le 25 octobre 1906. Ce sera la plus importante du bassin avec 70,06 km². La S.A. des Charbonnages d'Helchteren-Zolder est créée en 1907. Les puits ne seront exploités qu'à partir de 1930, après 23 ans de travaux préparatoires. Les dégradations commises par les Allemands en 1918, des intempéries et un important incendie expliquent ce long délai. La centrale thermique est construite en 1925. Elle alimente le charbonnage, ainsi que la cité minière. Le puits n°1 sert à l'extraction du charbon par wagonnets, au personnel, au matériel et comme retour d'air. Le puits n°2 sert à l'extraction et à l'entrée d'air. Le record de production du siège sera de 1 600 000 tonnes en 1955. En 1957, les cages du puits n°2 sont remplacées par des skips, 1 200 tonnes de charbon sont traitées à l'heure. En 1964, le siège de Zolder fusionne avec celui d'Houthalen, sur demande de la Société Générale, propriétaire des deux mines. On compte alors 9379 mineurs après cette fusion et une production record de 2 377 000 tonnes en 1967. Le siège de Zolder fermera définitivement le 30 septembre 1992. Ce sera le dernier du bassin de la Campine et de Belgique. La production totale s'élève à 87 911 000 tonnes de charbon dont 13 millions extraites dans la concession de Houthalen.
L'ancien site minier est aujourd'hui partiellement reconverti en zone économique et industrielle. Les bains-douches, les bureaux et la centrale électrique (dessinée par l'architecte Dewandre) ont été restaurés. Le grand bâtiment qui servait de magasin central attend toujours sa reconverstion. Les terrils ont été aplanis mais sont encore visibles. Le chevalement du puits n°2, sa recette et le bâtiment des machines sont actuellement à l'abandon, dans l'attente d'une réhabilitation. Le bâtiment des machines des puits n°1 et 2 abrite au centre les compresseurs et de chaque côté, les machines d'extraction. A l'abandon et fortement vandalisé jusqu'en 2012, il a été superbement restauré et ouvert au public en avril 2015 sous le nom de 'ZLDR Luchtfabriek'. Il reste aussi une belle cheminée «Monnoyer» de 1913 et le château d'eau, tous deux construits en béton préfabriqué.


Vues extérieures en 2011


Vues extérieures en 2017


Grande salle des compresseurs


Machine d'extraction ouest du puits n°2


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