Il s'agit du siège principal où était extrait et traité le charbon. Le nom du puits provient de Jean-Baptiste Duhamel, ingénieur des mines de Napoléon, qui fut le premier à créer un atlas des mines de la Sarre. Foncé vers 1913, le puits est équipé d'un double compartiment et de 2 machines d'extraction à vapeur (de 1918 pour la machine 'est' et 1936 pour la machine 'ouest', construites par la Maschinenfabrik Dingler à Zweibrücken; modernisées en 1963). La machine 'est' a fonctionné jusqu'à la fermeture de la mine pour la descente du personnel et de matériel.
Le chevalement de 1917 a été légèrement modifié en 1936 ; il est typique des chevalements de la Sarre dans les années 30. Sur le carreau se trouve le bâtiment de criblage, le lavoir, un important terril, le bâtiment des mineurs (vestiaires/bains-douches, lampisterie...), ainsi que divers ateliers. On peut également y voir le débouché au jour du Barbara-Stollen, tunnel incliné utilisé pour remonter au jour le charbon et les stériles.
A l'exception du chevalement (sans le bâtiment de recette) et des machines d'extraction à vapeur, la plupart des installations du carreau seront à terme démantelées.
Vues extérieures du carreau
Machines d'extraction à vapeur du puits Duhamel
Bâtiment des mineurs (salle des pendus, lampisterie, douches...)
Retour sur le carreau du puits Duhamel en mars 2017
Le bâtiment de recette du puits Duhamel a été démantelé et le lavoir est en cours de démolition complète. Le grand terril est maintenant accessible, un sentier a été aménagé pour rejoindre le sommet.
Le puits Nord est un puits moderne, foncé à partir de 1981 et mis en service en septembre 1987, utilisé jusqu'à la fermeture comme puits principal pour le personnel et le matériel. Il est surmonté d'un grand chevalement blanc de 48 mètres de hauteur construit en 1986. Le 13 janvier 1997, il atteint la profondeur de 1751 mètres et est accroché au 24ème étage de la mine (1712 mètres). Avant la fermeture de la mine, il était le puits le plus profond encore en service en Europe. Il était équipé de 2 cages à 4 étages permettant le transport de 160 personnes par cordée, mises en mouvement par une impressionnante machine d'extraction à 6 câbles (d'où les 12 molettes visibles en haut du chevalement). Cette machine, construite en 1985/86 par Mannesmann Demag pour la partie mécanique et par BBC pour la partie électrique, était en 1987, avec une puissance de 4200 kW, la machine d'extraction triphasée la plus puissante dans le monde.
Sur le carreau on trouve également un parc à matériel, une grande salle des compresseurs, d'importants vestiaires/bains-douches pour les mines, ainsi que diverses installations techniques. L'avenir du puits n'est pas encore scellé ; un projet géothermique est en cours d'étude. Lors de mon passage début 2013, il était partiellement ennoyé et la machine d'extraction était en cours de modification pour être transformée en simple treuil.
Vues extérieures du carreau
Bâtiment des mineurs (salle des pendus, lampisterie, douches...)
Salles des machines : machine d'extraction, compresseurs...
D'autres puits étaient utilisés pour l'exploitation de la mine Saar, notamment pour assurer l'aérage des travaux souterrains. Ce fut le cas du puits Ney (initialement nommé puits Est), foncé en 1867. Le chevalement avec son campanile arrondi, a été construit par la firme Arnoth und Bäcker de Saarbrücken en 1899. Il est modifié en 1939, 1958 et enfin 1972. La machine d'extraction fut construite par Jeumont en 1927 (non photographiée). Il fut également utilisé pour la descente du personnel jusqu'à la mise en service du puits Nord.
Le puits Sud, situé à Walpershofen, est foncé à partir de 1984. Surmonté d'un petit chevalement-tour métallique de 1986, il est mis en service la même année et était utilisé pour le retour d'air.
Bien que non photographié, un autre puits moderne servait pour l'aérage (entrée d'air) : le puits Primsmulde. Situé à l'ouest du puits Nord, il atteignait la profondeur de 1260 mètres (20ème étage de la mine) pour un diamètre de 7,8 mètres. Mis en service en 2006, il ne possédait pas de chevalement. A noter aussi le puits Elm (1936-1990) aujourd'hui démoli, anciennement rattaché à la mine d'Ensdorf.
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