Il s'agit d'un puits d'extraction d'une profondeur de 455 mètres foncé en 1912 pour la Société Nouvelle des Charbonnages des Bouches-du-Rhône, et portant le nom de l'ingénieur qui procéda à son creusement. Le chevalement métallique est construit en 1917 par Derobert, mais le puits, noyé accidentellement, n'est mis en service qu'en 1923 ; il restera en activité jusqu'en 1960. Sur ce site converti en musée, le bâtiment des machines conserve la machine d'extraction à tambour bicylindroconique.
Situé au nord de la ville de Gardanne, le puits Z a été foncé entre 1982 et 1984 dans le cadre du Grand Ensemble de Provence. D'un diamètre de 6,50 mètres et d'une profondeur de 879 mètres, il était destiné à assurer l'extraction et l'aérage (retour d'air) de l'ensemble de la production de la Provence, tandis que le puits Morandat (voir ci-dessous) assurait la descente du personnel et du matériel. Il est équipé d'un chevalement de 66 mètres de hauteur, construit par la Société F.C.B., réplique exacte du chevalement du puits de Staffelfelden (mines de potasse d'Alsace) aujourd'hui détruit. Le puits entra en service en janvier 1986 et ferma en 2003. Après démantèlement de la recette, des ventilateurs et convoyeurs, la ville de Gardanne a racheté l'ancien carreau et a conservé le chevalement et le bâtiment de la machine d'extraction. Malheureusement la machine d'extraction a été fortement vandalisée notamment en raison du cuivre qu'elle contenait.
Le puits Yvon Morandat est situé au sud-ouest de la ville de Gardanne et fait partie des 2 puits foncés en vue de la restructuration de l'unité d'exploitation de Provence des H.B.C.M. Le fonçage du puits fut réalisé entre 1981 et 1984 par les sociétés Deilmann-Haniel GmbH et Quillery & Cie, à l' explosif, jusqu' à une profondeur de 1109 mètres. L' ensemble des installations date des années 1983-1986 et le puits est entré en exploitation en 1987. Arrêté en 2003, il cumulait plusieurs fonctions : extraction, aérage (entrée d' air), transport de personnel et de matériel, exhaure. Son grand diamètre (10 mètres) fut conçu pour pouvoir accueillir une très grande cage capable de transporter la plupart des engins utilisés au fond, sans démontage préalable. La tour d' extraction, qui date de 1984, est haute de 52 mètres.
Le puits Gérard fut foncé entre 1942 et 1945 par la Société Nouvelle des Charbonnages des Bouches-du-Rhône pour concentrer l'ensemble de l'extraction du secteur de Gardanne et de Gréasque. Ayant atteint la profondeur de 615 mètres, il fut mis en exploitation en 1950. Le chevalement métallique fut fourni vers 1945 par le constructeur Vénot. Puits d'extraction et de service, il desservait 5 recettes dont l'une donnait dans la Galerie de la Mer. Avec la nationalisation des grands charbonnages français en 1946, et la création des Houillères du Bassin de Provence (H.B.P.), les exploitations furent restructurées en 1969. Cette réorganisation fut suivie entre 1974 et 1979 d'importants travaux : raval du puits, renforcement des équipements d'extraction, agrandissement de la recette, construction d'un bâtiment pour ventilateurs et d'un nouvel atelier de réparation avec hangar industriel. Par la suite, le devenir du puits Gérard fut étroitement conditionné par la création des nouveaux puits Z et Yvon Morandat. Leur mise en route, en 1985 et 1987, signait l'arrêt de l'extraction au puits Gérard en 1989. Il servit encore comme puits de retour d'air, d'exhaure et de service.
Le puits Gérard connut le 25 février 1969 un accident collectif considéré comme le plus meurtrier des H.B.C.M. depuis 1946 (6 mineurs ensevelis sous un éboulement).
Aujourd'hui le puits est encore partiellement ouvert, noyé jusqu'à quelques dizaines de mètres sous le niveau de la Galerie de la Mer. De puissantes pompes immergées maintiennent le niveau d'eau à la cote -60 (à 350 m sous le sol) et l'envoie vers la mer via une canalisation circulant dans la Galerie de la Mer. Lors de mon passage sur le site, une nouvelle pompe était en cours d'installation. Comme le puits servait de retour d'air, la recette était entièrement 'sassée'. Il fallait passer par un sas muni de deux puissantes portes étanches pour y pénétrer. On voit bien l'habillage de béton autour du faux-carré du chevalement qui assurait l'étanchéité. La salle des machines a malheureusement été complètement vidée de ses équipements, dont la machine d'extraction. Il ne subsiste que 2 treuils utilisés pour la maintenance des pompes d'exhaure.
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