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Le Bassin Houiller du Nord-Pas-de-Calais

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Le bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais est un territoire marqué économiquement, socialement et culturellement par l'exploitation intensive du charbon présent dans son sous-sol. Il s'agit de la partie ouest d'un gisement qui se prolonge au-delà de la frontière franco-belge le long du Sillon Sambre-et-Meuse.
L'exploitation du charbon dans le département du Nord a débuté à Anzin au XVIIIe siècle. Plus à l'ouest, les recherches en Artois étaient restées vaines, en raison d'un changement d'orientation des couches de charbon. C'est donc par hasard, en creusant un puits artésien qu'on en retrouvera la trace vers Oignies en 1841. Cette découverte sera le point de départ d'une vaste campagne de prospection qui aboutira à la création de nombreuses compagnies minières et à l'extension de la zone d'extraction vers l'ouest dans le Pas-de-Calais jusqu'à la région d'Auchel.
L'exploitation du gisement déclinera à partir de 1960 et c'est à Oignies que fut extraite la dernière gaillette de charbon du bassin du Nord et du Pas-de-Calais le 21 décembre 1990. Au final, dans la région Nord-Pas-de-Calais, il y aura eu 852 puits de mine, 326 terrils, 13 cokeries, 7 usines à boulets, 14 centrales électriques et 2,4 milliards de tonnes de charbon extraites. Environ 100 000 km de galeries y auraient été creusées pour extraire le charbon, ce qui a contribué à bouleverser le fonctionnement hydrogéologique du sous-sol après l'arrêt de l'exploitation des mines.
En 2002, la candidature du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est soumise à l'UNESCO pour être inscrit au Patrimoine Mondial dans la catégorie culturelle.
Source des textes de cette page: Wikipédia, Apphim et Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais de G. Dubois et J.M. Minot

Le classement des images a été réalisé en parcourant le bassin de l'est vers l'ouest et en utilisant le nom des anciennes compagnies minières d'avant la nationalisation. Je remercie chaleureusement Sébastien et Jean-Marie pour leur accueil lors de mes venues dans la région.

Compagnie des mines d'Anzin

La Compagnie des mines d'Anzin se distingue par son rôle dans l'histoire économique pour avoir lancé l'exploitation du charbon dans le nord de la France et avoir ainsi été l'une des premières grandes sociétés industrielles françaises. Elle a été créée à Anzin le 19 novembre 1757 par le vicomte Jacques Désandrouin. Elle a exploité ses mines pendant près de deux siècles (1757-1949), jusqu'à la nationalisation des mines en 1946.


• Fosse Ledoux - Condé-sur-l'Escaut

Les travaux préliminaires à la création de la fosse Charles Ledoux, du nom d'un des administrateurs de la Compagnie des mines d'Anzin, commencèrent en 1900 et les creusements des puits en 1901. A la nationalisation, les installations du jour furent modernisées avec la création d'un lavoir et la mise en place de deux machines d'extraction électriques. Le vendredi 30 Décembre 1988 à 9 heures, au cours d'une émouvante cérémonie, les dernières gaillettes venant de la taille Philippe Couchant sont remontées au puits n°1. A l'arrêt du siège, la production totale est de 33 645 000 de tonnes d'un charbon maigre anthraciteux. Le puits n°1, profond de 759 mètres, et le n°2 de 687 mètres, sont remblayés en juin 1989. Les installations de surface sont démantelées en 1990-1991. Le chevalement du puits n°1 tombe le jeudi 7 mars 1991. Quant à celui du n°2, resté seul au milieu de cet immense carreau désert, il est proposé à l'inscription des Monuments Historiques en 1992.



• Fosse du Sarteau - Fresnes-sur-Escaut

Le gisement sur lequel se trouve la fosse du Sarteau fut le premier exploité dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais en 1720. Le chevalement du puits Nord (n°2) en maçonnerie de brique, en forme de tour carrée ressemblant à un donjon médiéval, a été édifié entre 1823 et 1855. Le puits a été fermé en 1860. Le chevalement fut transformé au cours de la première guerre mondiale, aménagé en blockhaus entièrement bétonné en 1938 et accompagné d'une casemate construite au nord. C'est un des seuls témoins en France des techniques d'exploitation du charbon au milieu du XIXe siècle.



• Fosse Sabatier - Raismes

Le puits Sabatier n°1 est foncé le 15 juillet 1910 au diamètre de cinq mètres, le n°2 le 12 juillet au diamètre de 3,65 m. Le début de l'extraction d'un riche gisement de charbons anthraciteux commence en 1913. La guerre de 1914 interrompt tous les travaux. L'extraction reprend le 6 octobre 1920 et atteint 132 975 tonnes en 1923 puis 283 763 tonnes en 1926. La production est cependant fortement perturbée par d'importantes venues d'eau. Celle du 25 mai 1925 arrête l'exploitation d'une bonne partie des chantiers. Le maximum de production est atteint en 1939 avec 409 358 tonnes. La fosse Sabatier ferme en mai 1980 après avoir extrait 21 920 000 tonnes. Le puits n°1 profond de 744 mètres, et le n°2, de 585 mètres, sont remblayés en 1985. Le chevalement du n°1 est abattu le 8 juillet 1986. Aux côtés de cette fosse dont seul subsiste le chevalement du puits n°2 amputé de son faux-carré (datant de 1951 et provenant de la fosse n°1 de la Clarence à Divion, dans le Pas-de-Calais) se trouve le plus haut terril actuellement conservé dans la région de Valenciennes : le terril n°175 Sabatier Nord, haut de 90 m.



• Puits La Sentinelle - La Sentinelle

Le fonçage du puits La Sentinelle commença en 1818, il a atteint la profondeur de 170 m. L'ancien édifice minier, entièrement maçonné, long de 35m, haut de 20m, est transformé par la Compagnie des mines en église dès 1852. L'autorité diocésaine lui donne alors le nom de 'Sainte-Barbe', patronne des mineurs.



• Fosse Dutemple - Valencienne

Foncés en 1764, les deux puits de la fosse Dutemple rencontrent le terrain houiller à 79 m de profondeur. Les difficultés sont telles que le fonçage faillit être abandonné. Sa poursuite ne reprend qu'en 1826. La fosse Dutemple allait commencer une longue carrière qui cessera le 18 mai 1940. Le puits n°1 (Nord) avait atteint 314 mètres et fut fermé en 1911, avant la construction du chevalement en béton. Le puits n°2 (Sud) avait atteint 930 m. C'est la troisième fosse, en importance, de l'établissement d'Anzin avec une production totale de 6 900 000 tonnes de charbon gras et demi gras. Le puits n°2 a été remblayé en 1949. Il s'agit du dernier chevalement en béton des Mines d'Anzin encore visible de nos jours. Il a été construit en 1920, au-dessus des deux puits, mais n'a servi qu'au n°2 puisque le premier puits avait été remblayé en 1911.



• Fosse Arenberg - Wallers

La fosse est baptisée du nom du Prince Auguste d'Arenberg, administrateur des Mines d'Anzin. Les puits n°1 et n°2 de la fosse Arenberg sont foncés en 1900 par la méthode de la Trousse Coupante. Le puits n°1, destiné à l'extraction, mesure cinq mètres de diamètre, Le second puits assure l'aérage et mesure 3,65 m de diamètre, son chevalement est le plus petit du carreau. La fosse entre en exploitation en juin 1903 et deviendra une des plus importantes de la Compagnie, produisant jusqu'à 452 630 tonnes en 1930. En 1946, le puits n°1, dont les installations ont été modernisées en 1936, avec un chevalement à molettes superposées venu coiffer l'ancien et une machine d'extraction à poulie Koepe, assure l'extraction et le service. Le puits n°2 est affecté à l'aérage et au service.
Dès la nationalisation, il est envisagé de faire de la fosse un puissant siège d'extraction et en 1954, il est procédé au fonçage du puits n°3/4 de 6,50 m de diamètre équipé d'un double compartiment. Creusé jusqu'à l'étage -334 m, le puits est coiffé d'un chevalement portique à quatre molettes superposées et assure, à partir du 28 août 1961, l'extraction par quatre cages à trois étages recevant des berlines de 3 000 litres. Chaque compartiment est numéroté : il y a le puits n°3 et le puits n°4. Le puits n°1 cesse d'extraire et devient puits de service pour le personnel et le matériel, et le n°2 sert pour le remblayage. Les puits n°1 et n°2 servent de retour d'air. Les installations nouvelles sont complétées par un lavoir à grains moderne capable de produire 3 000 tonnes nettes par jour et qui entre en fonction en 1961 en même temps que le puits n°3/4.
Le 1er juillet 1977, le lavoir est arrêté après avoir traité vingt millions de tonnes de charbon bruts provenant de la fosse Arenberg, mais également des fosses Saint Mark et Agache de 1968 à 1972. En 1982, il est décidé d'approfondir le puits n°3/4 à -670 m afin d'extraire les deux millions de tonnes de ressources de cet étage. Dès le mois de septembre 1986 une taille à scrapper-chaïne est mise en route dans la veine Robert 1er plat.
Le vendredi 24 mars 1989, à 11 heures, les 'dernières' berlines remontent au cours d'une cérémonie qui rassemble la presse et les élus régionaux. La dernière vraie remontée s'effectue à huit-clos, le vendredi 31 mars, soit une semaine plus tard. Ainsi s'arrête le dernier puits du Valenciennois, qui a extraït 31 845 000 tonnes de charbon. Les quatre puits ont été remblayés à la fin du 1er semestre 1989. Les bâtiments de la fosse (intégralement classée) ont été rénovés et le visiteur peut facilement découvrir les 3 chevalements mais surtout l'impressionnante recette (le moulinage) du puits n°3/4. La fosse a servi de manière occasionnelle comme plateau de tournage, notamment pour les films : Germinal, La Compagnie des glaces, l'Affaire Salengro...



Recette (moulinage) du puits 3/4


Compagnie des mines d'Aniche

En 1773, le Marquis de Traisnel fonde 'L'association des Fosses de Villers-au-Tertre', qui deviendra la 'Compagnie des Mines d'Aniche'. C'est l'une des premières étapes de la chronologie de l'extraction houillère. Une fosse Traisnel était situé à Aniche, rue élie Fendali juste en limite avec Bruille-lez-Marchiennes. La Compagnie des Mines d'Aniche a possédé 53 puits de mines, répartis en une trentaine de sièges d'exploitation mais aussi à des époques différentes. Parmi ces puits, deux ont appartenu à la Compagnie des Mines de Flines jusqu'au 13 janvier 1922, date à laquelle ils furent rachetés par la Compagnie des Mines d'Aniche.


• Fosse Delloye - Lewarde

Le fonçage débute en 1911 sur la commune de Lewarde le long de la route d'Erchin. La guerre de 14-18 suspend les travaux qui ne reprendront qu'en 1921. La fosse exploite à partir de 1927 un gisement de charbons gras et 1/2 gras. Le puits 2 est foncé en 1927 à 5m de diamètre. Les deux puits servent au service, à l'aérage et à l'extraction. Le 1 est retour d'air et le 2 entrée d'air. La fosse possède un triage mais les charbons partent ensuite vers le lavoir de Gayant.
En 1955, la fosse Vuillemin est concentrée sur Delloye. Le puits 2 alors profond de 360m est accroché à -479m en 1964 pour exploiter les gisements de la fosse Vuillemin. Plusieurs sondages indiquent que le gisement n'est plus rentable. La fosse cesse de fonctionner en 1971. Le puits 1, profond de 409m et le puits 2 profond de 518m sont remblayés la même année.
En 1973, les H.B.N.P.C décident de créer un musée de la mine sur la région. Le site de Delloye est retenu pour sa position centrale dans le bassin. LeCentre Historique Minierouvra en 1982 et malgré quelques transformations le site est conservé aujourd'hui.


Compagnie des mines de Flines

Située au Nord des Compagnies des Mines d'Aniche et de l'Escarpelle, la Compagnie de Flines est une des dernières compagnies instituées dans le Bassin du Nord et du Pas-de-Calais. La Concession de Flines les Râches est demandée le 27 Juillet 1891 et elle est accordée par Décret présidentiel le 9 Août 1892. La Société Houillère de Flines les Râches est une société civile constituée en Juin 1893 et devient anonyme le 13 Octobre 1896. La superficie de la concession est de 2 850 hectares.
La Compagnie des mines de Flines exploitait deux puits avant la Première Guerre mondiale : un premier à Flines-lez-Raches, un second à Anhiers. La fosse n°2 à Anhiers, possède toujours son chevalement en béton et ses bâtiments annexes en très mauvais état ; le puits a été remblayé en 1959.


Compagnie des mines de l'Escarpelle

Le 13 juin 1846, Monsieur François-Eugène Soyez, propriétaire à Cambrai, effectue un sondage au hameau de l'Escarpelle qui s'avère concluant. Le terrain houiller est atteint à 154 mètres de profondeur, deux couches de minerais sont traversées successivement. Ce résultat est constaté par les Ingénieurs de l'état l'année suivante, les 21 juin et 26 juillet 1847. L'heureux découvreur constitue alors une société ayant pour objectif la recherche et l'exploitation de la houille dans la région, en réunissant un capital avec des amis. Le 29 septembre 1850, la Compagnie de l'Escarpelle obtient la concession de 4 721 hectares. Ces découvertes confirment le coude du bassin minier et la prolongation du gisement houiller vers Béthune.


• Fosse 9 - Roost-Warendin

Les travaux de fonçage du puits débutent en 1909 par le procédé de congélation pour un diamètre de 5 m ; il doit servir de puits d'aérage pour le n°1 et le n°3. Un accrochage est établi à -206 m et un autre à -227 m en décembre 1909. En 1919, le puits est approfondi à -410 m. La fosse est modernisée en 1955 avec l'installation d'un lavoir. En 1956, l'ancien chevalement est remplacé par un nouveau plus moderne et la machine d'extraction à vapeur par une électrique. Le puits est approfondi à -463 m en 1975. La machine d'extraction étant trop lente, il est décidé de la remplacer par une des machines à poulie Koepe de la fosse n°13 de Noeux arrêtée depuis 1972. En septembre 1977, ont lieu les travaux de creusement de l'accrochage à -540 m. La même année le montage du chevalement provenant du n°13 de Noeux s'effectue au-dessus de l'ancien.
Les dernières berlines remontent le vendredi 26 octobre 1990, à 11 heures. La fosse n°9 de l'Escarpelle est l'avant-dernier puits fermé de l'histoire de l'extraction du charbon dans le bassin houiller Nord-Pas-de-Calais. Elle a produit 18 130 000 tonnes. Le puits profond de 592 m est remblayé en janvier 1991 et le démantèlement du carreau se termine la même année. Le grand chevalement, dépouillé de son faux carré, se dresse encore au-dessus du carreau en cours de reconversion.


Compagnie des mines de Dourges

En 1841, Madame De Clercq, riche propriétaire, fait effectuer des travaux de forage dans son parc, à Oignies, en vue de l'agrémenter de fontaines. L'existence du terrain houiller est prouvée à 170 m. Cette découverte est tenue secrète et le forage est poursuivi à 400 m en vue de vérifier la consistance et la direction des couches de charbon. Monsieur Mulot, qui avait dirigé les travaux, continue des forages sur la commune de Dourges, puis à Hénin Liétard de 1846 à 1850. Le décret de concession date du 5 août 1852 et attribue à Mme De Clercq et M. Mulot une concession de 3 787 ha. Madame De Clercq s'assure le concours des Compagnies d'Anzin et de Vicoigne pour l'aider à diriger les travaux. Mais en 1852 parait également un décret interdisant la réunion de concessions. La Compagnie de Vicoigne qui n'a pas encore obtenu celle de Noeux renonce alors à ses actions dans la société de Dourges.


• Fosse 8/8bis Cornuault - Evin-Malmaison

Le début des travaux de fonçage du puits 8 ont lieu le 6 octobre 1919 et le siège fonctionnera en 1924. Le puits 8bis est foncé en 1923 à 564 mètres. L'extraction est arrêtée en 1961 après la mise en service du n°10 d'Oignies. De nouvelles cages destinées à la circulation du personnel sont mises en place en mai 1962. Le puits n°8 est approfondi à l'étage -630 en 1964. A cette date, 813 hommes au fond produisent 808 tonnes par jour, remontées par la concentration du 10. La fosse s'arrête le 1er novembre 1973, tout le personnel est muté à la fosse 9/9bis d'Oignies. Les puits ne servent plus qu'à l'exhaure et à l'aérage de la concentration du 10 d'Oignies jusqu'en avril 1991. Les puits sont remblayés en mai de la même année et le chevalement du n°8bis est abattu le 27 novembre 1995. Longtemps menacé de destruction, le chevalement du n°8 a finalement été sauvé et entièrement restauré.



• Fosse 9/9bis Declercq-Crombez - Oignies

Le puit n°9 est foncé en février 1930, à une profondeur de 828 mètres ; il servira d'aérage. Le puit 9bis est un puit mixte (aérage et extraction), profond de 578 mètres. Les bâtiments de surface sont construits en béton armé revêtu de briques rouges dans un style néo-régionaliste. Réalisés de 1928 à 1932, leur dessin est dû à Delille et Foby, respectivement architecte et ingénieur en chef de la Compagnie des mines de Dourges. La fosse cesse d'extraire le charbon à la mise en service de la concentration du 10 d'Oignies. Elle aura alors produit en tout 4 770 millions de tonnes. Elle devient fosse de service avec installation de nouvelles cages au puits n°9, démontage du triage, construction d'une nouvelle lampisterie et bains-douches modernes. La fosse occupe alors 2 400 hommes. Le jeudi 20 décembre 1990, devant de nombreux journalistes, anciens mineurs et passionnés, la cage remonte la dernière berline symbolique. Le lendemain remontera la vraie dernière berline. Le puits remonte alors le matériel du fond jusque fin juin 1991. Le puits n°9bis est remblayé fin juin 1991 ; le n°9 en juillet.
La fosse, presque intacte, est aujourd'hui classée Monument Historique et fait l'objet d'une restauration et d'une reconversion sous l'impulsion des formidables bénévoles de l'association Acccusto Seci et de la Communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin.



Bâtiment des machines



Vestiaires/douches


Compagnie des mines d'Ostricourt

Une société de recherches effectue des sondages au sud d'Ostricourt et découvre le charbon le 6 juillet 1855. Les Compagnies de Dourges et de l'Escarpelle qui n'ont jamais pensé à l'existence du charbon au nord de leur concession ouvrent également des sondages à Ostricourt et à Monchaux. En même temps elles demandent l'extension de leur concession. Les Compagnies voisines de Meurchin, Don et Carvin agissent de même. A la suite de l'examen laborieux de ces différents dossiers, la Compagnie d'Ostricourt voit ses droits reconnus par décret du 19 décembre 1860 qui institue 4 nouvelles concessions: Meurchin, Carvin, Annoeulin et Ostricourt sur 2 300 ha. En 1898, il a été déposé une demande d'extension de concession, au nord, d'environ 400 hectares. La Compagnie possède 7 fosses, 1 lavoir, 2 usines d'agglomérés, 1 port d'embarquement.A la nationalisation en 1946, elle est rattachée à la Compagnie de Carvin pour former le Groupe d'Oignies. La dernière fosse exploitée, la Fosse 2, a été fermée en 1976.


• Fosse 2 Henri Charvet - Oignies

Le puits n°2 est foncé en 1860 sur la commune d'Oignies. Les terrains houillers sont rencontrés à 152 m de profondeur. En 1937, il est décidé que la fosse 2 deviendrait un puits de concentration du secteur. Pour y parvenir, le puits doit au préalable être élargi à 5,30 m de diamètre. Les travaux sont ralentis à cause de la Seconde Guerre mondiale et seulement achevés en 1950. Une nouvelle machine à vapeur, la plus puissante de France, est installée. Un nouveau chevalement à poutrelles à treillis de 55 m de hauteur est installé en 1947 et 1948. La concentration des fosses n°1, 3, 5 et 6 de l'ancienne Compagnie des mines d'Ostricourt est effective en 1950. La fosse est équipée de berlines de 2 700 litres, d'un lavoir à grains, de deux lavoirs à fines, d'un criblage et d'une usine à boulets. Un téléphérique est installé pour mettre à terril les déchets. Le puits est approfondi en 1966 à -456 m et une bowette le relie aux fosses 9/9bis et 10. Le premier soutènement marchant du groupe entre en action en 1967. En 1976, la fosse cesse son travail d'extraction et les mineurs sont mutés à la fosse 9/9bis. Le puits, profond de 505 m, est remblayé au cours de l'année 1977 ; le chevalement est abattu en 1980.
Sur le carreau de la fosse sont toujours visibles de nombreux bâtiments comme les ateliers, les bureaux, les bains-douches, la salle des fêtes, les ateliers centraux du Groupe d'Oignies, mais surtout le bâtiment de la machine d'extraction abritant la superbe machine à vapeur restaurée par le Centre de la Mine et du Chemin de Fer (C.M.C.F.) installé sur place.


Compagnie des mines de Drocourt

Une Société de Recherches de Vimy et du Midi de Courrières est constituée par des industriels, en majorité belges. Des sondages s'avèrent positifs en 1877, à Méricourt et à Drocourt. La Société de Vimy, devenue Compagnie de Drocourt, reçoit une concession de 2 544 ha par décret du 22 juillet 1878, puis par celui du 21 août 1880. Le premier puits est commencé en 1878, mais les travaux sont ralentis par les venues d'eau qui désagrègent les terrains.


• Fosse 1 La Parisienne - Hénin-Beaumont

Foncée en 1879, à l'écart du village de Drocourt, elle rencontre le charbon à 291 m. Malgré d'importantes venues d'eau, l'exploitation des charbons gras débute en 1883. Située aux abord de la cokerie de Drocourt et d'un important complexe chimique, elle cesse toute exploitation le 1er octobre 1947. Les installations sont démantelées et le puits profond de 899 m est remblayé en 1952. Seul bâtiment encore debout aujourd'hui, la salle de la machine d'extraction du puits n°1, devenu par la suite poste de transformation de la Cokerie de Drocourt.


Compagnie des mines de Meurchin

En 1854, la Société Béthunoise Daquin et Compagnie installe des sondages à Haverskerque et à Saint Venant. Elle entreprend aussi des travaux à Meurchin où elle trouve le charbon en janvier 1857. Après une étude difficile des dossiers occasionnée par les demandes concurrentes des compagnies de Courrières, de Carvin, de Don, puis d'Houdain, la concession de Meurchin est créée par décret du 19 décembre 1860, en même temps que celles de Carvin, Annoeullin et Ostricourt. La Compagnie est rachetée en 1920 par la Compagnie des mines de Lens.


• Fosse 5 - Billy-Berclau

La fosse est foncée en 1904 dans le village de Billy-Berclau au nord de Wingles. La profondeur sera de 395 m. Elle arrêtera d'extraire en 1937 mais sera maintenue pour le service et l'aérage du 3/4 de Wingles. En 1963, elle cesse toute fonction et le puits sera remblayé en 1965. Les bâtiments et le chevalement seront transformés pour en faire une tour de fabrication de plombs de chasse. L'ensemble est encore visible de nos jours.


Compagnie des mines de Lens

Des industriels lillois, M. Casteleyn, Tilloy et Scrive font effectuer des sondages dans le bois de Lens, qui atteignent la houille à 151 m en 1849. N'ayant aucune connaissance en matière d'exploitation du charbon, ils s'associent à la Compagnie de Vicoigne qui vient d'ouvrir sa fosse à Noeux. La Compagnie de Vicoigne, moyennant la moitié des actions de la Société de Lens, avance les fonds et fournit le matériel et le personnel pour creuser la 1ère fosse. Mais le décret du 23 octobre 1852 interdit les réunions de concessions et la Compagnie de Vicoigne qui n'a pas encore obtenu officiellement la sienne, se retire de cette association. La Compagnie de Lens dont le succès est assuré ne demande pas mieux et rembourse son associé. Le décret parait le 15 janvier 1853 et attribue à la Compagnie de Lens une concession de 6 051 ha. 33 puits de mine ont été construits ou exploités par la Compagnie.


• Fosse 13bis Félix Bollaert - Bénifontaine

Ce puits sert pour l'aérage de la fosse n°13 de Lens située à Hulluch. Localisées chemin du Pont d'Avison à Bénifontaine, les installations sont réduites au strict minimum : un petit chevalement en béton construit uniquement pour la visite du puits par les abouts. Il fut foncé en 1908 et était profond de 334 mètres. L'ensemble, même s'il est préservé, souffre du vandalisme.


• Fosse 14bis Ernest Cuvelette - Loos-en-Gohelle

Le fonçage du puits n°14bis est entrepris par la Compagnie des Mines de Lens à partir de 1906. Cette fosse assure l'aérage de la fosse n°14 située à Lens. Elle est détruite pendant la Première Guerre Mondiale et reconstruite dans le style architectural des mines de Lens de l'après-guerre. La fosse n°14 cesse d'extraire en 1938, elle est rattachée à la fosse n°12 avec son puits d'aérage. Le puits n°14bis, profond de 218 mètres est abandonné et remblayé en 1962. Le bâtiment de la fosse est aujourd'hui occupé par une entreprise privée. Son chevalement fut démonté en 2002 en raison de la proximité avec un aérodrome.



• Fosse 6 Alfred Descamps - Haisnes

Ce charbonnage, situé à Haisnes, est aussi appelé Saint Alfred. Il n'a pas été foncé par la Compagnie des mines de Lens mais par celle de Douvrin. C'était l'unique puits de cette Compagnie. La fosse est ouverte depuis 1861. En 1873, la Compagnie des mines de Lens rachète la Compagnie des mines de Douvrin. L'extraction du charbon est arrêtée depuis 1936 et cette fosse n'assure alors plus que l'aérage pour les travaux de la fosse 13 de Lens. Le puits, profond de 240 mètres, est remblayé en 1959. La fosse conserve ses principaux bâtiments, ainsi que le chevalement en béton (dernier des Mines de Lens). Toutes les machines ont été ferraillées depuis plusieurs années. Les bâtiments sont abandonnés et délabrés. Le site est encore en sursis.



• Fosse 11/19 Pierre Destombes - Loos-en-Gohelle

Après les mines de Béthune (avec la fosse 5 - 5 bis), c'est au tour de celles de Lens de venir s'installer sur le territoire de Loos-en-Gohelle. Cette société commence les travaux de la fosse n° 11 le 4 janvier 1891. Le 1er juin 1894, c'est le départ d'une activité qui ira grandissante jusqu'à notre époque. A l'issue de la Grande Guerre, toutes les installations, ravagées par les Allemands, furent reconstruites. Un nouveau chevalement métallique, construit en 1925 par l'entreprise Fives-Lilles en poutrelles à treillis (hauteur: 45 m) est installé.
A la nationalisation, il s'avère obligatoire de concentrer sur un puits la multitude de fosses du groupe de Lens. Au nord, c'est le 18/18bis qui concentre les charbons maigres, le 19 concentrera les charbons gras. Il sera foncé par les Houillères du Nord-Pas-de-Calais à côté du puits 11 car le siège occupe une position centrale dans le groupe. Le fonçage débute en 1954 à 6,65 m de diamètre pour équiper le puits de 2 compartiments. En 1957, le puits atteint 585 m mais l'extraction se fera d'abord à la côte -475 en 1960. Le chevalement du 19 est une tour en béton de 66 m pesant 10000 tonnes. La salle des machines se trouve au sommet avec 2 machines d'extraction de 4400 CV. Les cages de chacun des puits sont équipées de 4 plateaux contenant chacun une berline de 3000 litres. Un lavoir traitant les gros calibres est installé sur place. Dès 1960, les différentes fosses sont concentrées sur le 19 (2,3,4 et 9) ; ces fosses cessent d'extraire mais assurent l'aérage et le service. En 1966, c'est au tour de la fosse 12. L'extraction passe de -475m à -585m en 1966. En 1971, le puits est accroché à -710m. La mise à terril est effectuée par un convoyeur à bande pour remplacer les skips. En 1973, la fosse 7 de Liévin est elle aussi concentrée sur le 19. Les puits de service du 19 sont remblayés au fur et à mesure de leur inutilité. Le 19 s'arrête le 31 janvier 1986. Le puits 11, profond de 852 m, et le puits 19, profond de 815 m, sont remblayés en 1987. Le lavoir a été détruit mais la quasi totalité des installations sont encore visibles. Les terrils jumeaux de la fosse 11/19 sont les plus hauts d'Europe, avec 182 m et 184 m.



Machine d'extraction du puits n°11




Machines d'extraction du puits n°19




Recette jour (moulinage) du puits n°19




• Fosse 3/3bis Aimé Tilloy - Liévin

Cette fosse a été foncée en 1860 sur le territoire de Liévin en bordure de concession, proche du 1 de Liévin. Le 3bis ne sera foncé qu'à partir de 1881. Le puits 3 sert au service et à l'aérage tandis que le 3bis assure l'extraction. En 1949, on fait les premiers essais avec un rabot. Le puits 3 est approfondi à 432 m et le 3bis à 535 m. En 1956, la fosse 16 est concentrée sur le 3 mais la fosse est reliée au 11/19 en 1960. Elle deviendra puits de service et d'aérage pour la concentration du 19. Le puits 3 est alors remblayé en 1972 (548 m). Hélas, le vendredi 27 décembre 1974, alors que les mineurs redescendent après les fêtes, une explosion ravage le chantier. La catastrophe fera 42 morts et 5 blessés. Après cette épisode la fosse reste en sursis et cesse toute fonction en 1978. Le puits 3 bis, profond de 788 m, est remblayé en 1978. le chevalement du 3 tombe en 1983, par contre celui du 3bis est encore debout en tant que dernier vestige de la fosse.


Compagnie des mines de Liévin

En 1858 est créée une Société de Recherches de Lens Midi, avec MM. Defernez, Courtin, Hary, Forest, Hyzet, Stievenard. Cette Société effectue un sondage positif à Liévin, puis d'autres à Avion et un autre encore à Liévin. Mais la Compagnie de Lens effectue les mêmes travaux et découvre également le charbon à Liévin. La Compagnie de Lens demande une extension de concession tandis que la Société de Lens Midi dépose une demande. Sans attendre, la Compagnie de Lens ouvre 2 fosses, une à Liévin, le 28 Juin 1858, une à Eleu qui est vite abandonnée à 20 m de profondeur. La Compagnie de Lens Midi réplique et ouvre une fosse à Liévin en décembre 1858. Pendant ce temps, une Société d'Aix est créée, qui effectue également des sondages positifs et ouvre une fosse à 20 m de la concession de Grenay qui voit ces travaux d'un mauvais oeil et demande une extension de concession. Le décret du 15 décembre 1862 met fin à cette imbroglio: la Société de Liévin est créée, Lens reçoit une extension et la Société d'Aix se voit dans l'obligation de suspendre ses travaux.


• Fosse 1/1bis/1ter - Liévin

La fosse est creusée en 1858 sur Liévin à proximité de la fosse 3/3bis des Mines de Lens. Le 1bis date de 1874 et le 1ter de 1875. Le puits 1 sert à l'extraction, le 1 bis au service et le 1ter retour d'air. Même si le gisement est bien accessible , il est décidé de concentrer cette fosse sur la fosse 6. Elle cesse l'extraction en 1955. Les puits conservent leur fonction mais la production remonte alors par le 6. Une station de dégazage de grisou est installée et le gaz est traité par les usines de Liévin. Le puits 1, profond de 670 m, est remblayé en 1966. Le 1bis devient entrée d'air et le 1ter retour d'air pour le 3 de Lens. Les puits 1bis (796 m) et 1ter (648 m) sont remblayés en 1979. Le chevalement du 1 est détruit en 1977. Le 1ter n'en avait plus depuis la guerre. L'ensemble des bâtiments sera détruit jusqu'en 1985. Le site minier a entièrement disparu de nos jours. Seul la présence du chevalement du puits n°1bis rappelle la fosse disparue. Un important centre commercial remplace les bâtiments de la fosse.


Compagnie des mines de Bruay

C'est le 29 décembre 1855 qu'une concession est accordée à la Compagnie des mines de Bruay dirigée par M. Lecomte. Le fonçage du premier puits a eu lieu en décembre 1852 mais il n'entre en exploitation qu'en 1855, produisant, dès 1858, 2 000 hl/jour. Les fosses 2, 3, 4 et 5 sont respectivement creusées en 1858, 1866, 1874 et 1889. Elles connaissent des fortunes diverses, ainsi la fosse 2 est rapidement abandonnée puis reconstruite en 1890. Le personnel de la compagnie progresse néanmoins rapidement, ainsi en 1890, on dénombre 3 600 hommes puis, en 1897, 4 580. La production s'accroît de façon tout aussi manifeste, passant de 877 000 tonnes en 1890 à 1 500 000 tonnes en 1897. En 1910, après que le 2bis à Haillicourt ait été foncé, le personnel atteint les 8 457 hommes, femmes et enfants, et la production les 2,5 millions de tonnes. La Compagnie a la chance, pendant la Première Guerre mondiale, de ne connaître ni l'occupation allemande, ni la destruction, malgré de nombreux bombardements. Aussi la production connaît, après une baisse en 1914 (deux millions de tonnes), un constant accroissement jusqu'à la fin de la guerre : 3 143 000 tonnes en 1915, 3 325 000 tonnes en 1916 et 4 504 000 tonnes en 1917. En 1918, 20 505 ouvriers travaillent aux Mines de Bruay. Les travaux de la fosse 7 commencent en 1919 mais la mise en exploitation ne peut être faite avant 1929. A la veille du second conflit mondial, la Compagnie produit 3 161 000 tonnes de charbon, elle emploie alors 16 157 ouvriers, elle possède un lavoir central, une usine de distillation à basse température (Carbolux), une usine à boulets, une centrale électrique, 160 kilomètres de chemins de fer, un rivage à Béthune et un hôpital !


• Ateliers centraux - Bruay

Situé sur le carreau de la Fosse 2, les ateliers ont été régulièrement agrandis et étendus, de l'autre côté de la voie ferrée. Cette partie sera vendue dans les années 1960, aux Ets Foulon, mais cette société sera en liquidation, en 2000. Depuis cette date, les bâtiments sont laissés à l'abandon et sont vandalisés. Ils appartiennent désormais à l'EPF. La chaufferie des Ateliers Centraux est pratiquement complète, les 2 foyers sont encore visibles.


Compagnie des mines de Noeux

La concession fut accordée par décret du 15 Janvier 1853 à M. de Bracquemont, déjà directeur de la Compagnie de Vicoigne, près de Valenciennes.


• Fosse 1/1bis Bracquemont - Noeux-les-Mines

C'est la première fosse en activité pour la Compagnie de Noeux-Vicoigne-Drocourt sur la concession de Noeux-les-mines appelée aussi fosse Aubé de Bracquemont, alors Directeur de la Compagnie de Vicoigne. En effet, c'est la Compagnie de Vicoigne qui a effectué les sondages et a déposé la demande en concession. La fosse se trouve juste à côté des grands bureaux de la compagnie. Le fonçage débute en 1851 pour une entrée en activité du site en 1852. Ce puits sera très innovant par rapport aux autres à l'époque. Son diamètre sera de 4 m au lieu de 3, il sera équipé de machines puissantes pour évacuer l'eau, de ventilateurs... Le 1bis sera foncé en 1887 pour aérer la fosse suite à un coup de grisou qui tuera 3 mineurs en 1885. En 1946, elle fera partie du groupe de Béthune. Le puits 1 sera vite remblayé en 1938, par contre le 1bis sera modernisé en 1948. Il restera en service jusqu'en 1968, date à laquelle il sera remblayé. Denos jours, il reste encore quelques bâtiments, dont la salle des machines du puits 1bis. Cependant, la partie haute du chevalement fut découpée, et le triage abattu.



• Fosse 3/3bis Parsy - Noeux-les-Mines

La fosse 3 est foncée en 1863 à côté de la gare de Noeux-les-Mines. Son champ d'exploitation est un ensemble de charbons 1/4 gras. Elle est appelée fosse Parsy du nom d'Edouard Parsy administrateur, membre du Conseil d'Administration de la compagnie. Un criblage attenant à la Fosse est construit en 1880. Le puits 3bis est rajouté en 1896. Le puits n°3 est modernisé en 1925 par le remplacement du chevalement et de la machine d'extraction. Le triage est également modernisé. Malgré plusieurs records de productivité, le gisement en profondeur s'avère décevant. La fosse s'arrête en 1961. Le puits 3 de 725 m et le 3bis de 362 m sont remblayés la même année. Il reste encore sur le carreau de nombreux bâtiments dont les bains-douches, les bureaux, la conciergerie, la lampisterie, des ateliers-magasins et les deux salles des machines. Le bâtiment de la lampisterie est en sursis.


Compagnie des mines de Marles

En 1852, des sondages effectués par MM. Boucher et Lacretelle révèlent la présence de houille. Grâce aux fonds accordés par Emile Rainbeaux, propriétaire du charbonnage belge du Grand Hornu, les travaux de mise en exploitation peuvent être engagés. Le creusement du premier puits débute en 1853, mais il s'effondre avant même d'atteindre le veine de charbon en raison de l'abondance d'eau qui désagrège le terrain. La concession des Mines de Marles est définitivement instituée par décret du 29 décembre 1855 en même temps que celle de Bruay et de Ferfay et s'étend alors sur 2 990 hectares. A la veille de la déclaration de guerre en 1914, la compagnie possède quatre sièges d'exploitation et emploie 6 238 ouvriers.


• Fosse 2 Vieux-Deux - Marles-les-Mines

En réalité une fosse 1 a été foncée en 1853 à Marles les Mines à 4,50 m de diamètre mais lorsque le puits a atteint 55 m, l'eau s'infiltra et détruisit le cuvelage. On recommence un autre puits n°2 à 50 m de là en 1854. Le passage des eaux est aussi très délicat mais on arrive à établir l'accrochage dans le terrain houiller à 83 m de profondeur. Cependant en 1865, après 7 ans d'exploitation, une venue importante d'eau se produit. Le 28 avril 1866, le cuvelage se déforme sous la pression des eaux. Le 3 mai la fosse s'effondre en laissant un cratère de 30 m de diamètre. En 1907, la Compagnie reprend le déblaiement de la fosse effondrée. Le travaux sont finis en 1908 toutefois l'extraction ne reprendra qu'en 1917. Le puits 2bis est foncé en 1910 mais à cause de la guerre, les travaux ne seront terminés qu'en 1917. Les puits 2bis/2ter ne sont pas sur le même carreau ; ils sont situés plus au sud. Ces 2 puits assurent l'extraction tandis que le 2 sert au service et à l'aérage. Des travaux de modernisation sont entrepris en 1951. Le 29 mars 1974, la fosse extrait sa dernière gaillette. Le puits 2 (506 m), le 2bis (825 m) et le 2ter (647 m) sont remblayés la même année. Les installations sont démantelées et les chevalements des puits 2bis et 2ter tombent en 1977-1978. Il reste aujourd'hui le chevalement du puits n°2 datant de 1954 ainsi que la machine d'extraction. Un petit musée a été créé sur le site.


Compagnie des mines de la Clarence

Cette compagnie, dont le siège se trouve à Calonne-Ricouart a exploité 2 sièges, la Fosse 1, à Divion pour l'extraction de la houille a grande profondeur (1069 m, un des plus profond et des plus dangereux du bassin!), elle sert également au service du personnel et du matériel, et la Fosse 2 ou Salonique à Calonne qui sert uniquement pour le retour d'air de la Fosse 1. Elle est située en contrebas de la vallée près de la route menant à Marles. Une centrale thermique était également en fonction sur le site de la Fosse de Divion.


• Fosse 1/1bis - Divion

La fosse 1 fut mise en service en 1896 et ferma en 1954. Le charbon remontait en berlines sur le carreau grâce aux 2 puits. Celles-ci dévalaient la colline grâce a un trainage menant au triage-lavoir de la fosse situé derrière la gare de Calonne. Une grave catastrophe y eut lieu le 3 septembre 1912 causant la mort de 78 mineurs. Le puits n°1 bis fut modernisé vers 1935-1936. On réinstalla un grand chevalement métallique ainsi que sa machine d'extraction, ce matériel venant de la Compagnie des Mines de Gouy Servins à Bouvigny. La fosse est modernisée fin 1951, avec un nouveau chevalement au puits n°1, une nouvelle machine et une modernisation des appareils de production. Une nouvelle voie ferrée est également installée pour liaison avec le triage de Calonne. Cependant la fosse ferma en 1954, malgré une modernisation récente ; cette décision est prise suite à une nouvelle catastrophe qui tua 10 mineurs et blessa gravement 2 autres, le dimanche 20 Juin 1954. Les installations furent aussitôt démantelées. Le chevalement et la machine d'extraction du puits n°1 furent démontés et réinstallés en 1955 sur le puits n°2 de la fosse Sabatier à Raismes où il est actuellement conservé, privé de son faux-carré. De nombreux bâtiments de la fosse sont encore visibles : château d'eau, salle des compresseurs, magasin, atelier, lampisterie, hangar, maison du garde et les bâtiments des machines d'extraction des puits 1 et 1bis.


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