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Les mines de l'Ardèche


11/02/2024

On trouve dans le département de l'Ardèche des gisements de houille, lignite, schistes bitumineux, fer, plomb, zinc, antimoine, pyrite... De nombreuses concessions ont été attribuées et ont fait l'objet d'une exploitation. Ci-dessous des images des mines de plomb-argentifère de Largentière et de Sainte-Marguerite-Lafigère, des mines de charbon de Prades et de Banne, des mines de fer de Privas, des mines de plomb-zinc de Saint-Cierge-la-Serre et de la fonderie de la Voulte-sur-Rhône.

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Mines de plomb-argentifère de Largentière
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Le gisement de Largentière était déjà connu au XIIe siècle et l'argent extrait servait à la fabrication de monnaies. Le gisement ne fut redécouvert qu'au XIXe siècle où une première concession fut octroyée le 8 janvier 1876 sur 753 ha. Il faut attendre les années 50 pour que de nouvelles sociétés s'intéressent à ce gisement. En 1951, la Société Minière et Métallurgique de Penarroya entreprend une étude systématique du district et, en 1958, une belle découverte est réalisée par les géologues. Une concession est obtenue sur 1 300 ha le 30 juillet 1964 et la nouvelle mine est inaugurée le 22 octobre 1964. Le puits d'extraction est surmonté d'une tour en béton équipée de skips de 10 tonnes.
Le gisement consiste en deux couches métallifères de grès blanchâtres et bleuâtres dans lesquelles est disséminé le minerai de plomb argentifère (galène). Ces couches ont une grande puissance (2 mètres). Dans la première concession on exploita par puits et galeries aux affleurements dans le village de Largentière. Les travaux sont abandonnés en 1885. Dans la nouvelle concession, dont l'exploitation commença en 1964, deux méthodes sont utilisées : d'abord la méthode par chambre et piliers abandonnés puis, à partir de 1973, la méthode sélective avec remblais et boisage dans les cassures et failles à forte concentration et galeries débouchant au jour. Les réserves économiquement exploitables étant considérées par la Compagnie comme épuisées, l'exploitation est arrêtée en 1982. Les effectifs au moment de la fermeture étaient de 153 personnes. De 1964 à 1982 on a extrait 9,6 millions de tonnes de minerai donnant 356 203 tonnes de plomb, 68 569 tonnes de zinc et 750 tonnes d'argent.

Source : Les mines de l'Ardèche


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Mines de charbon de Prades - Mine de Champgontier
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Le bassin houiller dit de Prades forme une sorte de parallélogramme, large de deux kilomètres, allongé sur une dizaine de kilomètres du nord-est au sud-ouest, autour des communes de Lalevade d'Ardèche et de Prades. Il semble qu'il faille remonter au XIVe siècle pour retrouver mention de 'charbon de terre' par opposition au charbon de bois ; mais c'est à partir de la fin du XVIIIe siècle seulement que le charbon commencera réellement à être exploité et utilisé. Ce bassin a donné lieu à deux concessions concurrentes : à l'est celle de Prades et Nieigles (dite aussi mines de Champgontier), remontant à 1774 et à l'ouest, celle de Jaujac, attribuée en 1865. Après diverses périodes d'exploitation, la mine fut noyée lors d'une crue du Salyndre le 6 août 1963. Cette inondation mis définitivement fin à l'extraction du charbon, et la concession fut classée inactive en 1965.
Le vestige le plus important de cette histoire est le carreau de Champgontier, typique du XIXe siècle et dont la physionomie n'a pas vraiment changé depuis 1900. Le carreau est dominé par le superbe chevalement en maçonnerie du puits Armand, datant de 1900 et utilisé jusqu'en 1920. Autour, la plupart des bâtiments de la mine sont encore visibles (bâtiment de la machine d'extraction, forge, menuiserie, bureaux...).
Je remercie M. Jean-Pierre Joffre pour l'autorisation de faire des photos du carreau et ses passionnantes explications.



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Mines de fer de Privas
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C'est en 1843 que la première concession du bassin de Privas fut exploitée sur un gisement de minerai de fer de grande qualité qui permit à l'industrie locale et régionale de se développer à travers la transformation de cette matière première. A cette époque, on se bat pour obtenir les meilleures concessions, dont celle de Saint-Priest très convoitée qui entra en activité en 1849. Une concession particulièrement étendue où l'on employa près de 500 mineurs et ouvriers pour extraire environ 4 millions de tonnes de minerai de fer à travers un siècle d'exploitation. Le minerai de fer, acheminé vers les hauts-fourneaux du Pouzin, traversait alors Privas en tombereaux défonçant la route. C'est pour cette raison que la société Paris-Lyon-Marseille obtint une concession pour construire le premier chemin de fer de l'Ardèche reliant la vallée du Rhône à Saint-Priest. Mais l'épuisement du gisement et la concurrence des mines à ciel ouvert à l'étranger conduit inévitablement à la fermeture définitive des mines du bassin de Privas en 1950.
Source : Société Géologique de l'Ardèche

Aujourd'hui le bâtiment de la machine d'extraction du puits n°2 est toujours visible, ainsi que le chevalement en maçonnerie du puits n°9, classé aux Monuments Historiques.


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Mine de plomb-zinc de Saint-Cierge-la-Serre
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La mine de Saint-Cierge-la-Serre était une mine de plomb et de zinc située au lieu-dit 'La Joie'. On y a extrait principalement de la blende (zinc) et un peu de galène (plomb). La concession est attribuée en 1888 au profit d'Hyppolyte Radisson. Elle passera dans les mains de plusieurs sociétés (dont la société de la Vieille-Montagne) avant d'être acquise en 1907 par la société des mines de l'Eyrieux qui en obtiendra la renonciation en 1924. Les travaux ont été définitivement arrêtés le 20 mars 1909.
Entre 1000 et 3000 tonnes de minerai étaient extraites par an par 50 à 80 ouvriers dans les filons Alice, Saint-Louis et Argentiol. Le minerai de blende lavé titrait entre 45 et 50% de zinc.
Du site minier, il subsiste quelques vestiges de la laverie entourées de haldes.
Source : Wikipédia


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Mines de plomb-argentifère de Sainte-Marguerite-Lafigère
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Les mines de plomb argentifère de Sainte-Marguerite-Lafigère sont situées sur les rives escarpées du Chassezac qui sépare la zone en deux secteurs distincts :
   • la mine des Essarts (ou Issarts) rive droite, côté Gard,
   • la mine de la Rouvière rive gauche, côté Ardèche.
Ces deux sites ont exploité un seul et même filon orienté Nord-Sud, à pendage subvertical et d'une puissance moyenne de 0,5 mètre. Il est fait mention de mines de plomb, cuivre, argent dans la région dès le 18ème siècle, mais l'exploitation est très artisanale. A la fin du 19ème siècle, une exploitation plus importante se met en place :
   • 1877-1891 : 12 000 tonnes de minerai extraites.
   • 1900-1908 : période faste de la mine qui emploie alors 300 ouvriers. De nombreux bâtiments sont construits.
   • 1929-1931 : la crise internationale fait avorter une reprise d'activité après extraction de 2 500 tonnes de minerai brut.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la concession est reprise par la société Peñarroya (décret du 27 février 1946).

Les travaux miniers totalisent 3 140 m de développement et se composent de plusieurs galeries superposées et reliées par de nombreux puits verticaux (12 niveaux sur 417 mètres de dénivelé) . Environ 42 500 tonnes de minerai brut auront été extraites, donnant 15 à 25% de plomb et zinc, et 800 à 1 500 grammes d'argent à la tonne.

Source : Association Besaou et Patrimoine


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Mines de charbon de Banne
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Le bassin houiller de Banne constitue la prolongation nord-est du gisement houiller des Cévennes. Le premier document officiel relatant l'exploitation des mines de charbon de Banne date du 15 octobre 1606. Jacques de Grimoard de Beauvoir du Roure (1568-1661) y accorde le droit aux habitants de sa seigneurie, d'extraire pour leur usage personnel le charbon des mines du Mazel, Pigère et Belvezet.
Au début du 19ème siècle, le bassin compte 4 concessions : Sallefermouse (ou de Bois-Commun) et Pigère-Mazel, accordées le 10 juillet 1822 ; Montgros et Doulovy, accordées le 6 octobre 1836. Elles sont exploitées par la Compagnie Houillères de Banne jusqu'en 1909, puis par la Société Houillère du Nord d'Alais et finalement par les Houillères du Bassin des Cévennes après la nationalisation. Sur la concession de Sallefermouse, l'exploitation était réalisée sur trois gisements : du Souterrain, de Combelongue et des Cros.
Les mines ferment en 1931, même si en 1941, l'exploitation est reprise à petite échelle en raison de la guerre. Les chantiers ferment définitivement en mai 1950.

De nos jours, on peut encore découvrir des entrées de galeries et de descenderies, des ruines de bâtiments, vestiges de plans inclinés, ainsi que le superbe viaduc du Doulovy. Les mines de Sallefermouse étant situées sur la rive droite du Doulovy, les wagonnets ne pouvaient pas rejoindre la gare de Saint-Paul-le-Jeune. C'est pourquoi la Compagnie propriétaire des mines lance en 1876 la construction d'un viaduc en pierres de taille long de 235 mètres. Les chemins de fer du Doulovy, à l'écartement de 80cm, acheminent le charbon de la concession de Sallefermouse entre 1877 et 1935. Au pied viaduc se trouve le puits de la Vernède, foncé au début des années 1880 à la profondeur de 374 mètres.
A noter que des mines de fer ont également été exploitées à Banne et Saint-Paul-le-Jeune.

Source : Inventaires Ferroviaires de France

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Mine de plomb-argentifère de Lescure (Mayres)
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La mine de plomb-argentifère de Lescure est située à Mayres sur les hauteurs de la vallée où coule l'Ardèche. De 1829 à 1859, 7 demandes de concessions vont être déposées ; elles seront toutes, soit refusées, soit retirées par les demandeurs. Durant cette période, des travaux de recherches sont effectués.
En 1891, la concession est accordée à Mrs Couriot, Ganne et Maes pour une surface englobant la commune de Mayres mais aussi des communes alentours. L'exploitation se poursuit jusqu'en 1895 et s'arrête faute de moyens financiers et de résultats.
Après une succession d'arrêts, de re-démarrages avec plusieurs compagnies, une demande de réduction de la concession aboutit en 1918. Les efforts portent sur le filon Lescure. En 1926, la mine est reprise par une nouvelle société qui, malgré un programme ambitieux, abandonne l'exploitation en 1935. Plusieurs tentatives et faillites ont ensuite lieu jusqu'en 1951.
En 1978, la dernière société cède les bâtiments de la mine à la mairie de Mayres afin qu'elle en assure la mise en sécurité. En 1981, devant la difficulté a retrouver les héritiers (très nombreux), la DRIRE lance une procédure d'abandon, et en 1997, une mise en sécurité est organisée d'office.

Source : Geowiki

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Mine de fer et fonderie de La Voulte-sur-Rhône
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La concession de minerai de fer de La Voulte, située sur le site de la Boissine, est instituée le 19 août 1796. En 1812, la mine est acquise par les sidérurgistes lyonnais Frèrejean pour alimenter un haut-fourneau à Vienne. Ils fondent en 1823 avec les Blumenstein, autres grands sidérurgistes lyonnais, la 'Compagnie des Forges Loire et Isère'. L'exploitation du gisement ne commence réellement qu'en 1826.
Le développement important de la société la conduit à construire à La Voulte une batterie de quatre hauts-fourneaux au coke, sur les plans de l'ingénieur anglais Culmann. L'usine est mise en service en 1828. En 1835 est installé un système de chauffage de l'air insufflé par une machine soufflante à balancier de 60 CV. En 1839, des modifications sont apportées aux statuts de la société qui devient la 'Compagnie des Fonderies et des Forges de la Loire et de l'Ardèche'.
En 1846, deux hauts-fourneaux supplémentaires sont construits pour augmenter la capacité de production. L'entreprise, propriétaire de la moitié du village et du château, emploie jusqu'à 1600 ouvriers ; sa capacité de production de 16 000 t de fonte par an, soit un dixième de la production française sous Napoléon III, en fait une des plus importantes de France.
En 1858, la société devient la 'Compagnie des Fonderies et Forges de Terre Noire, La Voulte et Bessèges'. La production maximale de la mine sera de l'ordre de 58 000 t de minerai en 1865. L'activité des fonderies atteint son apogée vers 1870, puis arrivera son déclin, entraînant la fermeture de l'usine en 1889, suivie des mines en 1892. Après la Seconde Guerre mondiale, le site est racheté pour y installer une filature dont le bâtiment principal est construit en partie basse. Après des années d'abandon, le site est nettoyé et un haut-fourneau restauré.

Le minerai de fer, grillé dans des fours situés sur la terrasse qui domine le site, était versé directement dans le gueulard des hauts-fourneaux par un pont de chargement, dont il ne subsiste que les piles. Le coke, transporté depuis Givors par bateau jusqu'à un canal desservant l'usine, était remonté à ce niveau supérieur le long d'un plan incliné qui existe encore. La grande cheminée était reliée aux machines à vapeur qui fournissaient la force motrice de l'usine.
Les hauts-fourneaux sont constitués d'une tour pyramidale en brique, confortée par des tirants métalliques et haute d'une dizaine de mètres, dont l'intérieur circulaire, est tapissé de briques réfractaires. Quatre des anciens six hauts fourneaux sont encore en place : deux datent de 1828 (les mieux conservés) et deux autres de 1846 (à l'état de ruine). Deux hauts-fourneaux de 1828 ont été abattus en 1872, pour dégager de l'espace nécessaire à l'installation de nouveaux appareils à chauffer le vent.

Sources : Wikipédia-Les mines de l'Ardèche-Patrimoine Aurhalpin

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